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La négation des races humaines est une imposture scientifique

LA NÉGATION DES RACES HUMAINES EST UNE IMPOSTURE SCIENTIFIQUE

Extrait du PRIX LYSSENKO de 1996 délivré par le Carrefour de l’Horloge à André Langaney pour sa contribution à l’étude des races humaines

 

L’existence des races est un fait d’évidence. Si l’on définit la race comme une population naturelle dotée de caractères héréditaires, donc de gènes communs, on n’éprouvera pas de grandes difficultés, quand on n’est pas obnubilé par un préjugé idéologique, pour reconnaître que l’humanité est divisée en races. Comment, d’ailleurs, pourrait-il en être autrement, puisque l’homme appartient au règne animal ? Comme l’a rappelé le professeur Gérard Lucotte, c’est le grand savant suédois Carl von Linné qui a, le premier, établi une classification générale des êtres vivants, dans laquelle il a fait entrer l’homme, tout naturellement.

On dit, aujourd’hui, que l’homme appartient au règne animal, à l’embranchement des vertébrés, à la classe des mammifères, à l’ordre des primates, à la famille des hominidés et au genre Homo, famille et genre dont le seul représentant actuel est l’espèce Homo sapiens. Celle-ci, à son tour, se divise en races, comme les autres espèces vivantes, et cela d’autant plus facilement que la variabilité de notre espèce est très supérieure à celle des espèces sauvages, et n’est dépassée que par celle de certains animaux domestiques, comme le chien.

 

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Carl von Linné

 

Les négateurs – ceux qui nient les races – sont dans une position logiquement insoutenable, puisqu’ils sont bien obligés d’admettre le fait de la variabilité humaine ; ils s’obstinent, cependant, à refuser que l’on classe les individus en fonction de leurs différences, en reconnaissant des catégories telles que la race. Ils devraient nier, a fortiori, les races animales, et, du même coup, renoncer à tout effort de classification, de systématique. Ne serait-ce pas renoncer aussi à la science, qui a pour objet de mettre de l’ordre dans l’apparente confusion du monde ?

Les races humaines ont été étudiées selon deux approches complémentaires. La première, la plus ancienne, est celle de l’anthropologie classique, qui s’attachait surtout à mesurer certains caractères physiques, dont on supposait qu’ils étaient relativement indépendants du milieu. La seconde est celle de la génétique des populations, qui étudie les différences au niveau du génome humain. Il est remarquable que ces deux approches aboutissent, en gros, aux mêmes résultats, comme l’a souligné Gérard Lucotte. En effet, nos gènes, et plus généralement le message codé porté par notre A.D.N., restent mal connus. Même quand le projet de déchiffrage du génome humain sera achevé, nous ne serons pas au bout de nos peines, parce que nous serons, en quelque sorte, comme les étruscologues, détenteurs d’un texte immense – l’équivalent d’une bibliothèque de 2.000 livres de 500 pages, soit 3 milliards de signes – que nous pourrons lire, mais dont nous ne pourrons comprendre que quelques mots. La valeur fonctionnelle de la plus grande partie du génome nous échappera encore longtemps. Dans l’immédiat, notre savoir est encore plus limité. Les généticiens ne travaillent que sur les cas les plus simples, en commençant par ceux qui vérifient la règle : « un gène, un caractère ». On ignore les déterminismes génétiques de caractères observables, et fortement héritables, comme la taille ou l’intelligence, qui sont probablement très complexes. Ainsi l’anthropologie traditionnelle et la génétique des populations ne peuvent-elles étudier les mêmes données.

Or, les deux approches conduisent à valider, en le perfectionnant, le jugement ordinaire, qui reconnaît trois grandes races : les blancs, les jaunes et les noirs, ou, en termes techniques, les caucasoïdes, les mongoloïdes et les congoïdes, auxquels il faut sans doute ajouter les australoïdes (en Australie et Nouvelle-Guinée), ainsi que la race hottentote ou capoïde, dans le sud de l’Afrique. Ces races de premier niveau se subdivisent, à leur tour, en sous-races , comme, en Europe, les races méditerranéenne, alpine, nordique, dinarique, est-baltique .

 

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L’inconséquence de notre lauréat est telle, au demeurant, qu’il reconnaît, à l’occasion, la pertinence de cette classification, sans employer, toutefois, le terme de race, dans les textes mêmes où il pourfend les auteurs qui ont l’exposée. Dans un paragraphe intitulé L’Homme inclassable, ou la connaissance contre l’évidence, de son ouvrage Les Hommes, dont nous avons cité une phrase négatrice, il écrit :

 

« Les comparaisons entre les fréquences des gènes conduisent à considérer trois grands groupes de populations et un certain nombre de populations périphériques, intermédiaires ou inclassables. Les Indo-Européens et les Africains noirs constituent deux groupes relativement homogènes, indiscernables pour certains systèmes génétiques (…) et assez différents pour d’autres (…). Les Orientaux, les Océaniens et les Amérindiens constituent un troisième groupe, très hétérogène en raison de l’évolution très particulière des populations migrantes et morcelées.« 

 

Comprenne qui pourra ! André Langaney n’est pas gêné d’affirmer une chose et son contraire, à quelques lignes de distance. Il est évident, en effet, que les « groupes » dont il parle ne sont autres que les trois grandes races bien connues. L’auteur illustre son propos par un graphique qui représente les « distances génétiques » entre les diverses populations du globe . Il doit y attacher une certaine importance, puisqu’il le reprend dans le livre de l’exposition ; il y figure même deux fois, dans le corps du texte et sur la quatrième de couverture . Or, ce graphique est parfaitement compatible avec la classification raciale dont nous avons parlé : il démontre le contraire de ce que l’auteur prétend avoir établi.

Comment se sont formées ces races entre lesquelles se divisent l’espèce humaine ? Sur cette question, deux théories s’affrontent .

Selon la théorie polycentriste, soutenue autrefois par Carleton S. Coon, et aujourd’hui par Milford Wolpoff, les races modernes se sont formées indépendamment dans les diverses parties du monde, à partir de populations d’Homo erectus séparées depuis un million d’années ou davantage. Dans ce cas, Homo sapiens et Homo erectus devraient être considérés comme deux stades évolutifs d’une même espèce, plutôt que comme deux espèces distinctes.

Selon la théorie monocentriste, au contraire, l’homme moderne n’est apparu qu’en un seul endroit, en un seul « centre » de dispersion, probablement en Afrique, il y a 100.000 ans, peut-être 200.000 ans, et les races modernes se sont formées sur cette période relativement courte, dix fois moindre que celle envisagée dans l’autre théorie.

 

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L’hypothèse polycentique revisitée par Rachel Caspari et Milford Wolpoff

 

Comme le remarque Gérard Lucotte, on peut imaginer bien des intermédiaires entre les deux modèles, en admettant que des flux génétiques se sont maintenus entre les populations d’Homo erectus (variante de la théorie polycentriste), ou que l’homme moderne, en se répandant sur la planète, s’est métissé avec les populations locales (variante de la théorie monocentriste).

Les paléoanthropologues préfèrent souvent la première théorie, parce qu’ils observent des éléments de continuité entre les fossiles successifs recueillis dans une même région. Les généticiens adhèrent à la seconde, parce qu’ils croient à l' »horloge moléculaire » ; en supposant que l’évolution s’est faite à une vitesse constante, au niveau moléculaire, on peut dater les ancêtres communs des êtres vivants actuels en mesurant les différences de leur patrimoine génétique. Le choix entre les deux théories dépend donc essentiellement de la confiance accordée à l’hypothèse de l’horloge moléculaire, qui soulève de sérieuses difficultés, tant dans son principe que dans son application .

 

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La société est un système bioculturel

La société, système bioculturel

PAR HENRY DE LESQUEN

Écrits issus de l’ouvrage du Carrefour de l’Horloge La Politique du vivant

 

 

Patrimoine génétique et patrimoine spirituel

 

Le véritable  humanisme n’est d’autre que cet antiracisme qui renvoie dos à dos le racisme inégalitaire (haine raciale) et le racisme égalitaire. Il suppose une conception équilibrée des relations entre le biologique et le culturel : si le culturel n’est pas indépendant du biologique, il n’en est pas pour autant un simple reflet. Biologique et culturel forment un tout : une société est un système biculturel complexe où les deux sphères s’interpénètrent et interagissent.

L’originalité d’une société, d’une culture, ne peut ni s’expliquer indépendamment de sa biologie, ni s’y réduire. Tel est le sens de l’intervention du président Giscard d’Estaing au colloque « Biologie et devenir de l’homme » de l’année 1974 : « Le patrimoine spirituel d’une civilisation vécue collectivement répond au patrimoine génétique d’une descendance biologique. » « Il y a une composante biologique qui intervient dans tout phénomène de société » , rappelait pour sa part le professeur Jean Frézar dans sa conclusion au colloque « Biologie et Société » de 1977.

Augustin Thierry et Hippolyte Taine l’avaient compris : l’histoire ne peut se comprendre sans référence à la biologie des peuples qui la font. Leurs idées peuvent paraître aujourd’hui dépassées parce que la science de l’époque ne leur permettait pas de prendre l’exacte mesure des choses : ainsi, lorsque Augustin Thierry, à la suite de Sieyès, voit dans la Révolution de 1789 la revanche de la population gallo-romaine sur l’aristocratie franque qui l’avait dominée pendant mille ans, il sous-estime certainement l’énorme brassage génétique qui s’est produit tout au long de cette période. La distinction opérée par Taine entre la race, le milieu, le moment, apparaît en revanche plus intéressante ; elle ne fournit malheureusement guère plus qu’un schéma.

 

Le système bioculturel

 

C’est à C.D Darlington qu’il revient d’avoir présenté une synthèse, établie à la lumière des connaissances modernes, de cette histoire des « systèmes bioculturels » qui est au fond la vraie histoire des peuples. Publiée en 1969 sous le titre The Evolution of Man and Society, l’étude qu’il a consacrée à ce sujet souligne l’importance du breeding system, c’est-à-dire de l’ensemble des coutumes qui interviennent pour maintenir ou faire évoluer un système génétique : règles d’exogamie ou d’endogamie, prohibition de l’inceste, méthodes contraceptives, etc.

C’est par les normes qu’elle impose aux individus qu’une société maîtrise le système génétique sur lequel elle s’appuie. Réciproquement, c’est la multiplication de certains gènes et au contraire la raréfaction de certains autres qui donne à un peuple ses chances face à l’histoire. Darlington insiste, en particulier, sur le rôle joué par la naissance de nouvelles élites sociobiologiques qui résultent très souvent du mélange de l’aristocratie conquérante avec celle des pays conquis : ainsi s’est formée la société française, par fusion d’abord des Romains et des Gaulois, puis des Gallo-Romains avec les envahisseurs germaniques. L’aristocratie française, si elle était encore en 1789 l’hériter historique de l’aristocratie franque, n’en était plus que très partiellement l’héritière génétique, tant son renouvellement avait été profond.

Darlington insiste aussi, après Gibbons, sur les causes démographiques de la ruine des empires. Le malthusianisme des Romains était tel que, dès le troisième siècle après J-C., la population de souche ne devait pas dépasser 20 p. 100 de la population totale de la ville : c’est le « Rome n’est plus dans Rome » de Sertorius… Cet exemple fourni par l’histoire, et qui est loin d’être unique, devrait servir aux peuples européens d’avertissement dans la crise qu’ils traversent aujourd’hui : si sa population continue de s’effondrer tandis que les peuples du Tiers Monde connaissent une démographie galopante, l’Europe ne maintiendra plus longtemps sa civilisation spécifique.

La question raciale est aujourd’hui centrale

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Raymond Cartier et le problème noir

Raymond Cartier est surtout connu pour avoir laissé son nom au « cartiérisme », doctrine selon laquelle il ne faut pas gaspiller l’argent public pour les pays du tiers monde : « Plutôt Corrèze que Zambèze ». Mais ce grand journaliste avait aussi publié, dans les années soixante, plusieurs articles prophétiques pour alerter les Français sur le problème noir dont il observait les prémices dans notre pays.

Hélas, Raymond Cartier n’a pas été écouté ! Au contraire, en 1972, nous avons eu la loi Pleven, loi liberticide expressément conçue pour étouffer les voix hostiles à l’immigration. Et nous avons assisté à l’explosion démographique, en France, des populations noires issues d’Afrique et des Antilles.

Cartier craignait que la République fût ébranlée par les coups de boutoir du communautarisme. Nous y sommes : les activistes du CRAN revendiquent un régime de faveur pour les noirs au nom de la prétendue discrimination « positive » chère à Sarkozy. Aujourd’hui, la question raciale est devenue centrale.

Mais Cartier n’avait pas prévu que le cosmopolitisme deviendrait l’idéologie dominante. Il ne pouvait imaginer que les gens n’oseraient pas contester les dogmes destructeurs de l’antiracisme officiel. Comment peut-on régler un problème que l’on n’a même pas le droit de désigner ?

 

Le fonds génétique, socle de l’identité

Or, l’existence des races est un fait. Rappelons l’essentiel de la question raciale, telle qu’elle se présente generaliter.

1. L’espèce humaine est divisée en cinq grandes races : la race blanche (caucasoïdes), la race jaune (mongoloïdes), la race noire (congoïdes), plus deux autres qu’il faut distinguer de la précédente, la race hottentote (khoïsanoïdes, en Afrique du sud) et la race australienne (australoïdes, en Océanie et Asie du sud). Ces cinq races se sont séparées il y a au moins un million d’années, selon la théorie polycentrique (énoncée, avec des variantes, par Weidenreich, Coon et Wolpoff).

2. Les sociétés sont des systèmes bioculturels, en sorte que le fonds génétique des peuples, donc, en particulier, la race des hommes qui les composent, est le socle de leur identité (Voir, à cet égard, le livre du Club de l’Horloge, La Politique du vivant).

3. Si des hommes d’une autre race arrivent en masse dans le territoire d’un peuple, les conséquences sont toujours dramatiques. Première hypothèse : les immigrés sont absorbés par métissage : le peuple d’accueil tombe alors en décadence et perd son identité. Seconde hypothèse : les immigrés ne se mélangent pas avec les indigènes (il s’agit de nous, en l’occurrence…) ; les antagonismes raciaux se développent alors inéluctablement au sein de cette société multicommunautaire. Troisième hypothèse : une partie des immigrés se mélange avec les indigènes, qui perdent peu à peu leur identité, avec leur homogénéité ; une autre partie des immigrés forme une ou plusieurs communautés séparées et hostiles.

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L’inversion des flux migratoires (projet de réémigration)

Ce dernier scénario, qui cumule les inconvénients, est celui qui se dessine en France. Pour sauver notre patrie, il faut s’employer à remplacer les dirigeants politiques actuels, indignes des responsabilités qu’ils exercent. L’étape suivante consistera à inverser les flux migratoires pour que la proportion des individus congoïdes diminue dans notre pays. Répétons après le général de Gaulle : « Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne. »

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Henry de Lesquen
Président de Voix des Français-Renaissance 95
12 Mai 2009

 

Source : Polémia

De l’existence des races humaines et de leur base héréditaire

DE L’EXISTENCE DES RACES HUMAINES

ET DE LEUR BASE HEREDITAIRE

par Gérard Lucotte,
professeur à l’École d’anthropologie de Paris

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Etymologiquement, le terme de « race » proviendrait du latin radix, ce qui fait référence à la racine et évoque l’image de l’arbre généalogique. Depuis la Renaissance, le terme de race correspond à une « notion pratique », ce qui désigne tout à la fois : la lignée, la famille, et la génération (continuée de père en fils, et ce, plus précisément, dans le cas des familles nobles). Ce n’est qu’au moment des grandes mutations sociopolitiques du XVIIIe siècle (et lors de la remise en cause des ordres privilégiés) que la notion de race change de sens pour désigner « une collection d’individus de même origine géographique que réunissent des traits physiques analogues ».

Cette notion de race humaine, correspondant aux observations communes, a en effet été introduite pour la première fois dans le domaine scientifique par Linné, à l’occasion de la seconde édition (1740) de son Systema Naturæ. Ce grand classificateur distinguait en effet, à l’intérieur de l’espèce humaine, des « variétés » ou sous-espèces naturelles, correspondant à des types morphologiques et des adaptations géographiques déterminées ; quatre catégories sous-spécifiques, particulièrement, sont ainsi distinguées par cet auteur : l’Européenne, l’Africaine, l’Asiatique et l’Américaine, caractérisées selon des critères à la fois géographiques, descriptifs, mais aussi psychologiques (ainsi, l’Européen est décrit comme « léger, vif, inventif et gouverné par les lois »).

Le naturaliste allemand Friedrich Blumenbach est à juste titre considéré comme le père de l’anthropologie raciale. Dans la première édition (1775) de son ouvrage De l’Unité du genre humain et de ses variétés, suivant en cela Linné, il spécifia à l’intérieur de notre espèce un petit nombre de variétés, décrites uniquement en fonction de leur aspect physique et en précisant l’étendue de leurs répartitions géographiques, et auxquelles (en 1795) il donna les noms suivants :

Capture d’écran 2015-11-07 à 20.11.251) – Les Caucasiens (terme utilisé par lui pour la première fois), répartis en Europe, au Proche-Orient, en Inde et en Afrique du nord ;
2) – les « Mongoliens » (on dit aujourd’hui « mongoloïdes »), en Asie de l’est, auxquels il rattache plus tard les Esquimaux ;
3) – les Ethiopiens, qui en fait regroupent tous les peuples de l’Afrique au sud du Sahara ;
4) – les Américains ;
5) – les Malais, en Asie du sud-est et en Océanie.

Capture d’écran 2015-11-07 à 20.11.25Cette catégorisation, dans ses grandes lignes, correspond à ce que l’on nomme de nos jours les « grand-races ».
Au cours de la période qui suivit, de notables essais de rationalisation de ce type de descriptions furent entrepris, et ce, tout particulièrement à partir de la deuxième moitié du XIXe siècle, dans le cadre de la Société d’anthropologie de Paris, fondée par Broca en 1859 ; toute une série de médecins anatomistes s’appliqueront, en pleine période positiviste, à quantifier les différences raciales de façon objective (par biométrie = mesure, et craniométrie = mesures particulières concernant le crâne).

Axées essentiellement sur l’anthropologie physique, les techniques descriptives anatomiques et les mensurations aboutirent finalement à une extrême précision dans les enquêtes anthropométriques. Les trois conclusions fortes qui se dégagèrent de cet ensemble d’études concernant les races furent :

Capture d’écran 2015-11-07 à 20.11.25 1) – La conception de la race comme un type statistique, quelle que soit la nature de la mesure utilisée, caractérisée par un mode central et une dispersion des valeurs autour de cette valeur moyenne.
2) – la hiérarchie des caractères, le choix des critères premiers servant à l’établissement d’un arbre taxonomique permettant de subdiviser en catégories de plus en plus restreintes (grand-races, races, sous-races…).
3) – En conséquence de 1) et 2), l’établissement de différentes classifications raciales, de plus en plus complexes, et les tentatives de conciliation entre ces diverses classifications.

Capture d’écran 2015-11-07 à 20.11.25De tels travaux, basés sur le phénotype (c’est-à-dire les caractères visibles) – et en supposant que les caractères phénotypiques étaient déterminés de façon héréditaire – se poursuivirent activement pendant toute la première moitié du XXe siècle. Il apparut cependant qu’il était nécessaire de fonder une nouvelle anthropologie sur l’analyse directe du génotype. Bien que l’existence de sous-groupes de nature héréditaire à l’intérieur de l’espèce humaine soit évidente, la difficulté était d’établir précisément la base de cette distinction génétique. La découverte du premier groupe sanguin (ABO) en 1900 permit d’initier les travaux d’anthropologie génétique et, dès 1919, Hirschfeld identifia trois « types » ABO (d’après le rapport des groupes sanguins A et AB dans la population) ; cet auteur fut le premier à établir les bases d’une classification raciale génétique, qui permettait de séparer les habitants de l’Europe de ceux du reste du monde.

Lawrence Snyder (1926) proposa par la suite l’étude des fréquences des allèles A, B et O (quatre phénotypes : A, B, AB, et O ; six génotypes : AA et AO, BB et BO, AB et OO – car les allèles A et B sont dominants sur l’allèle O), plutôt que les taux de groupes sanguins étudiés par les Hirschfeld, pour comparer les populations. Il arriva ainsi à une synthèse des différents peuples qu’il avait étudiés, en sept types : l’Européen, l’Intermédiaire, l’Hunan, l’Indo-Manchourien, l’Africo-Malaisien, le Pacifico-Américain et l’Australien. Lors de son deuxième article de 1930, Snyder insista sur « la nécessité d’ajouter les groupes sanguins comme critères additionnels de la classification des races », et prédit que, dans le futur, « aucune étude anthropologique ne pourrait être complète sans la connaissance des fréquences des groupes sanguins ».
La question qui se posait initialement était celle des « marqueurs raciaux ». Les races diffèrent-elles par des fréquences alléliques variables pour A, B ou O, ou existe-t-il des allèles particuliers dans chaque race ? La réponse fut intermédiaire, dans ce sens que des études de plus grande ampleur montrèrent, dans le cas le plus extrême, que les natifs d’Amérique, par exemple, ont des fréquences très élevées de l’allèle O (fréquences qui, selon les populations, peuvent atteindre jusqu’à 90 %) et virtuellement pas d’allèle B.
D’autres marqueurs génétiques furent découverts à la suite du système ABO, notamment le système MN dans les années vingt, et le système Rhésus (Rh) – qui, en raison de sa haute complexité, est hautement discriminatif – dans les années quarante. La prise en compte simultanée de plusieurs systèmes de groupes sanguins lors de la comparaison entre populations permet les premières synthèses anthropologiques : en 1948, le sérologiste Alexander Wiener sépara l’ensemble des populations étudiées dans le monde à cette époque suivant les trois grandes races (Caucasoïde, Négroïde et Mongoloïde) sur la base de la fréquence des groupes sanguins connus à cette date ; peu après, il en ajoutera deux autres (Australiens et Américains), et cette distribution des groupes humains sur base génétique – reprenant la classification de Blumenbach – fut reconsidérée à nouveau lors de l’ouvrage de synthèse de grande ampleur de William Boyd (1950). Au terme de ces premières synthèses, il apparaît, vers la fin des années 1960, que les conclusions découlant de l’examen des marqueurs génétiques étaient tout à fait identiques à celles sur les mesures des caractères raciaux dégagées par l’enseignement de l’anthropologie physique : certes, variations des fréquences alléliques autour de modes centraux et absence de limites nettes à cet égard entre les groupes considérés, mais néanmoins justification du concept de race, dont la réalité est mise en évidence par les marqueurs génétiques.

La recherche anthropogénétique actuelle procède désormais à d’encore plus vastes synthèses. Par analyse multivariée des fréquences alléliques à de nombreux et divers types de marqueurs génétiques (groupes sanguins, mais aussi variants des protéines et des enzymes, marqueurs immunogénétiques, HLA = antigènes leucocytaires humains, et plus récemment variants d’ADN) pour un nombre représentatif de populations, il est possible de caractériser des « ensembles » de populations – dont les premiers rangs sous-spécifiques correspondent aux grand-races. Ces groupes de rang moins élevé que l’espèce peuvent être ordonnés au moyen d’arbres phylogéniques, qui représentent une hiérarchie correspondant à l’histoire de fissions et d’expansions de ces ensembles au cours du temps évolutif, à l’échelle de la planète. Le seul seuil de discontinuité observable est l’immédiat sous-spécifique (assimilé aux races) et l’on passe en transition douce aux groupes de hiérarchie plus basse – et ce, jusqu’aux populations élémentaires. A ces derniers niveaux, des changements mineurs de fréquences ou dans les modalités de traitement utilisé pour analyser les données peuvent assigner telle ou telle population à des groupes différents. Généralement, des populations « typiques » centrales (présentant le moins possible de mélanges génétiques) sont sélectionnées comme unités de base, de façon à conférer la plus grande stabilité possible aux arbres classificatoires et une compacité notable aux groupes hiérarchisés ainsi définis.
Les travaux de ce type sont maintenant légion. Les premiers, et à notre sens les plus importants, sont ceux de Nei et Roychoudhury (Pensylvania State University, États-Unis) de 1972, réactualisés en 1974, 1982 et 1993. L’analyse globale a porté sur 121 allèles (pour 29 locus polymorphes étudiés) comparés dans vingt-six populations représentatives. L’ordre des filiations obtenu comporte une bifurcation initiale séparant les Africains de l’ensemble des autres populations, et ceci avec un pourcentage de sécurité de 100 %. Le second branchement, moins stable, sépare les Caucasiens ; le troisième – encore moins stable – sépare les populations natives d’Amérique des Asiatiques au sens large (incluant les Mongoloïdes, les natifs des îles du Pacifique, et ceux d’Australie et de Nouvelle-Guinée Papouasie – ces derniers étant quelque peu génétiquement distincts du reste des autres populations asiatiques).

Ainsi, l’anthropologie biologique moderne ne fait que retrouver et préciser la notion de grandes races humaines de Blumenbach. Les caractères raciaux utilisés sont les fréquences alléliques, à un nombre de plus en plus élevé de marqueurs génétiques différents, dont les plus performants pour l’avenir sont les variants de l’ADN. Les groupes raciaux sous-génétiques ainsi individualisés sont hiérarchisés en ensembles géographiques continentaux, selon leur ordre d’apparition au cours de l’histoire de l’homme, lors de l’évolution.

 

« Le véritable humanisme suppose une conception équilibrée des relations entre le biologique et le culturel : si le culturel n’est pas indépendant du biologique, il n’en est pas pour autant un simple reflet. Biologique et culturel forment un tout : une société est un système bioculturel complexe où les deux sphères s’interpénètrent et interagissent. »

 

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